Promenade au Clair de Lune

La jeune jument sauvage se promenait dans une magnifique prairie. Elle en avait entendu parler, de la "Prairie de la Vie" ! Etoile - car c'était son nom - alla au centre de la prairie et broutta un moment avec délicatesse. Tous ses sens en éveil, elle observait les alentours.
*J''aimerais rencontrer quelqu'un ! Il n'y a personne !*

Et c'était vrai. Pas âme qui vive. Désespérée, la jeune jument couleur d'encre se coucha sur le flanc, démoralisée.
Personne ! C'était le comble, craiment ! Dire qu'elle avait entendu les racontars des anciens de son troupeau, tant d'histoires sur "les divers amoureux", les "rencontres passionées", les "rencontres d'amitiés"...
Un bruissement la tira de ses pensées.
*Qui pourrait bien être ? Un prédateur ? Un Cheval ? Ou un... Homme ?*
Prêtre à s'enfuir, elle regarda avec curiosité le buisson d'aubépine qui se dressait devant elle...

Une jument noir d'encre sortit de derrière le buisson où elle s'était réfugiée à la hâte en entendant du bruit. Les naseaux dilatés par sa peur passée, elle regarda en soufflant la jument qui se tenait devant elle. Parfaite, voilà la description que l'on pouvait donner en voyant Isis. Des membres déliés et nerveux, un regard doux et expressif, une encolure aux crins doux et soyeux, longue joliment arqué et peu épaisse. Son port de tête aurait fait rêver n'importe quelle reine. Ses allures sont relevés et aériennes. Aucun mauvais point pour cette jument au physique.

Mais la beauté ne fait pas le reste. Malgré sa grâce, la jument a des défauts. Mais ceux-ci savent être éclipsés par son courage. Mais cette race a souvent eu la légende de porter malheur. En effet les humains friands de beauté ont trouvé l'Elégance avec un grand E dans cette race. Ils ont longtemps été pourchassé pour leur physique sans aucun reproche. Pendant un temps personne ne voulait rester avec eux croyant qu'ils attiraient le mauvais oeil. Enfin un jour un cheval domestiqué leur expliqua le pourquoi de la chose et ils finirent par accepter les pur sang arabes. Mais ça ne veut pas dire qu'ils étaient aimés pour autant.

Isis de la Grange encore méfiante connaissait la haine qui souvent allait de pair avec arabe. Prudente elle resta ainsi prête à s'enfuir face à la réaction de la jument. Elle avait déjà été chassé une fois. Un étalon l'avait pourchassé longtemps et quand elle ralentissait celui-ci la mordait. Mais grâce à son endurance elle avait pu s'enfuir, blessée et meurtrie dans son âme.